L’occasion de partager sa vision acquise tant dans l’industrie que le numérique. Entré au sein du groupe Renault en 1995 après des études d’ingénieur, il a été responsable des ressources humaines sur le site industriel de Cléon, près de Rouen, puis de Renault Digital, une filiale créée début 2017 pour accompagner la transformation digitale du groupe.
Obsolescence accélérée
Olivier Vartessian pointe « une accélération du temps et des connaissances », qui ne se cantonne en rien au digital. « Pour qu’une technologie atteigne 100 millions d’utilisateurs, le délai ne se compte plus en décennies mais en mois », a-t-il expliqué, « ce qui implique de ne plus avoir le même temps de décision et de transformation. » Dans le digital, l’obsolescence des compétences techniques se compte selon lui « à l’échelle du trimestre ».
Comment alors faire évoluer la formation professionnelle et l’acquisition de compétences dans l’entreprise ? Olivier Vartessian pense pouvoir dessiner trois grands types d’entreprises. Les premières, requérant une main-d’œuvre non qualifiée, tendent à disparaître ou à se transformer. Les secondes, en quête de « compétences technologiques physiques », jouent leur compétitivité à une échelle mondiale et doivent en permanence continuer à développer leur expertise, leur expérience. Enfin, les entreprises à dominante digitale, où les besoins en compétences évoluent le plus vite : « Il est difficile d’imaginer mettre en place des formations sur un rythme de un an, deux ans. Il faut trouver d’autres modèles. »
Évolutions imprévisibles
« Meet up, e-learning, hackathon, il y a vraiment une réflexion à mener sur la manière de générer de l’acquisition de compétences. » Selon le DRH, prédire l’évolution d’un marché, d’un business modèle, est de plus en plus difficile. Mais il reste l’humain : « La technologie est devenue tellement fluide qu’elle disparaît. L’adaptabilité repose de plus en plus sur les soft skills, des savoir-être, une intelligence collective », estime-t-il.
Centre Inffo, Nils Hédouin