Changement de modèle économique
De simples « banquiers » de la formation, les organismes paritaires sont devenus des consultants en ressources humaines. Cette évolution répond à la nécessité de trouver des relais de financement auprès des entreprises. Leurs contributions volontaires ou dites « libres » représentent aujourd’hui jusqu’à 50 % de leur collecte. Cette recomposition des ressources financières a fait naître une approche commerciale et marketing. Les adhérents devenus des clients « négocient » de plus en plus des prestations individualisées.
Des services structurés
Aujourd’hui, l’offre de services des Opca s’articule autour de quatre domaines : l’information sur la formation ; l’analyse des besoins en ressources humaines ; les études prospectives des métiers ; la mise en œuvre des dispositifs de formation et de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences. Les organismes disposant de délégations régionales ont également développé des partenariats et une ingénierie financière pointue afin de mobiliser des fonds extérieurs. Depuis la réforme de 2014, les Opca sont chargés du référencement des organismes de formation. Ils ont ainsi déployé une expertise dans la régulation de la qualité de l’offre de formation. Les conseillers des Opca accompagnent les entreprises dans leur achat de formation et leur proposent des solutions clé en main. Enfin, ils ont accentué leur effort de digitalisation et conçu une offre de services à distance.
Difficulté à atteindre les TPE-PME
Reste un point noir. Les organismes paritaires peinent à nouer des relations privilégiées avec les TPE-PME. L’accompagnement des plus petites entreprises pourrait être leur talon d’Achille. Et l’accompagnement est au cœur des missions confiées aux futurs opérateurs de compétences. Pour répondre aux besoins des TPE-PME, les Opca ont misé sur le distanciel et sur l’organisation de réunions d’information collectives. Dans l’étude conduite par le Céreq, les entrepreneurs ont exprimé leur préférence pour une relation de proximité et individuelle. Le choix de l’organisme de formation constitue, à leurs yeux, un frein.
Catherine Trocquemé , Centre Inffo